La médiation concerne un dossier de plainte pour violences entre deux voisins, dans un contexte de conflit récurrent depuis plusieurs années. Le mis en cause a déjà fait l’objet de plusieurs jugements dont une condamnation une année auparavant à des dommages et intérêts qu’il n’a toujours pas versés. Le procureur donne mission dans un document du dossier d' »apaiser la situation ». Les conséquences des blessures de la victime poussée dans les escaliers se sont avérées plus graves (plus de 45 jours d’ITT) que celles mentionnées dans la plainte initiale (moins de 8 jours d’ITT au départ) puisque la victime chauffeur de son métier n’a toujours pas pu reprendre son travail et ne touche pas de salaire. Les poursuites judiciaires sont inévitables.
Le médiateur accueille Monsieur le plaignant P, son avocat, puis le mis en cause Monsieur L. Après une présentation du cadre de la médiation pénale, le médiateur demande aux personnes d’exposer leur version des faits et leur position vis-à-vis de la plainte. Le plaignant explique sa version des faits et les causes de la haine qui règne entre les deux familles depuis une altercation avec le père de l’agresseur quelque temps avant sa mort. Le mis en cause donne ensuite sa version de l’altercation puis explique sa version de la genèse du conflit entre ces familles voisines.
La séance ne permet pas de trouver une amorce de compréhension mutuelle entre les parties. Celles-ci se renvoient fautes et accusations de mensonges sur de nombreux faits passés.
Devant la véhémence croissante des échanges, le médiateur doit recadrer régulièrement les parties pour éviter une escalade des invectives et les ramener au cadre. Ne pouvant trouver une entente, il les sollicite sur leur vision de la situation et leur demande s’ils désirent une alternative à celle-ci en envisageant un déménagement de l’une ou l’autre des familles. Il leur est proposé une rencontre respective avec l’OPAC (Office Public de l’Aménagement et de la Construction) de la Ville.
Le constat de désaccord peut donc comporter un engagement de leur part à rencontrer l’OPAC pour envisager un déménagement et l’engagement de chacun à éviter, en attendant une solution de séparation géographique, toute nouvelle confrontation ainsi que pour leurs familles respectives.